Une plaisanterie qui ne passe pas

Tout a commencé fin novembre lorsque le groupe Canal + a licencié Sébastien Thoen. L'humoriste et chroniqueur dans le Canal Sports Club s'était alors vu reprocher un sketch diffusé sur le site de Paris Winamax dans lequel il parodiait l'émission 'L'Heure des pros' de CNews. Une plaisanterie pas au goût de Vincent Bolloré. Son éviction avait suscité l'émotion parmi les journalistes de Canal +. 150 d'entre eux, membres de la Société des Journalistes du groupe Canal + (SDJ) avaient affiché dans un communiqué leur attachement à "la liberté d'expression, de caricature et de parodie pour tous les membres du groupe dans les limites fixées par la loi'. Un communiqué que le commentateur sportif Stéphane Guy n'avait pas signé, préférant déclarer son soutien à Sébastien Thoen à l'antenne lors de la diffusion d'un match. 'Je veux saluer l'ami Sébastien Thoen qui n'a pas eu la sortie qu'il aurait méritée. (...) On lui souhaite bon vent.', avait-il déclaré. Suffisant pour se voir signifier à son tour son licenciement, rendu public le 24 décembre.

Les syndicats scandalisés

Ces deux licenciements ont suscité l'indignation des syndicats. + Libres, le premier syndicat du groupe, s'est dit lundi 'indigné et choqué' de l'éviction du commentateur sportif 'tant sur le fond que sur la forme'. La chaîne 'a construit son image et sa réputation, entre autres sur l'impertinence, la caricature et l'autodérision, cet événement démontre le mépris de notre direction et de notre actionnaire pour ces valeurs', observe le syndicat. Un sentiment partagé par la SDJ qui a dénoncé des 'atteintes répétées à la liberté d'expression'.