Une commande riche en rebondissements

L'histoire de la commande du Pegasis, potentiellement le plus grand ferry écologique du monde, a été riche en rebondissements. Début septembre, STX suspendait la commande car les actionnaires de Brittany Ferries n'avaient pas réuni les fonds nécessaires à la construction du navire. Quinze jours plus tard, la direction de l'armement de Roscoff confirmait son intention de faire construire ce super-ferry écologique, et annonçait qu'elle recherchait des investisseurs pour l'y aider. Le Pegasis occupait une place capitale dans le plan de transition énergétique de la compagnie.

Répondre aux directives sur les émissions de soufre

Ce plan de transition énergétique répondait à la mise en uvre de directives visant à limiter les émissions de soufre des navires en Manche à 0,1%. Mais il ne pouvait être mis en uvre que si les autorités acceptaient une exemption des sanctions et taxes pour les compagnies qui faisaient l'effort de convertir leurs flottes.

Malgré le lobbying de Jean-Marc Roué, président de la compagnie, les exemptions ont été refusées. Investir massivement dans un renouvellement des navires et être sanctionné en parallèle n'est pas supportable pour Brittany Ferries. C'est pourquoi elle renonce à ses investissements les plus lourds, comme la construction du Pegasis, pour se contenter d'équiper ses navires de filtres à fumées pour réduire les émissions de soufre.

Une perte surmontable pour STX

Pour STX, la perte du contrat représente 2,8 millions d'heures de travail. Mais cette perte est tout à fait surmontable. Elle avait été anticipée, et, du coup, des les exécutions de commandes de paquebots ont été avancées pour combler le trou laissé dans le planning par la suspension de la commande du Pegasis.