Brexit et Frexit... Ce n'est pas identique

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Oscar Wilde a dit un jour que « le mariage consiste à régler ensemble des problèmes que l'on n'avait pas séparément »... Le divorce que constitue le Brexit, la première expérimentation d'une sortie de l'Union européenne, « c'est un peu le contraire, c'est régler séparément des problèmes que l'on n'avait pas ensemble ».

Publié le 06-04-2017 par Philippe Mabille

Empruntée à Stéphane Boujnah, le patron d'Euronext qui nous accorde cette semaine un long entretien sur les conséquences pour la Bourse paneuropéenne du veto de Bruxelles sur la fusion entre le London Stock Exchange et Deutsche Börse, ce détournement de la formule du romancier britannique, génie de l'absurde, fera sourire. Elle n'en sonne pas moins assez juste et devrait plutôt inquiéter.

Le 29 mars, "the D-DAY"

Engagé officiellement par Theresa May mercredi 29 mars, le même jour - la coïncidence n'en est peut-être pas une - que l'annonce de l'échec du mariage des Bourses de Londres et de Francfort, la négociation sur le Brexit sera dure et fait entrer l'Europe dans une longue période d'incertitude. Elle sera dure parce que face à l'impréparation des Britanniques sur les conséquences de la sortie de l'UE, les Européens ont fixé un cadre procédural et un calendrier très clair et très précis. Brexit veut dire Brexit, et cette séparation ne pourra pas ne pas avoir des conséquences très concrètes, dont l'échec de la fusion DB-LSE est un premier signe (lire page 8). Il aurait quand même été ubuesque que la City de Londres garde ainsi un pied dans la zone euro en devenant le siège de la principale bourse continentale par son poids capitalistique. Au-delà des questions de concurrence qu'aurait posé cette fusion, c'est une question de cohérence.

Après le Brexit, il n'y aura plus de continuité réglementaire entre Londres et le continent. Cela fait des années que la City domine la fina

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