C'est un constat qui avait de quoi alarmer. Selon une étude rendue publique par Bpifrance en décembre 2024, 68 % des patrons de PME et ETI estiment que l'adaptation au changement climatique n'est pas prioritaire et 57 % que leur entreprise n'y est que faiblement exposée. Pourtant, ses impacts commencent à se faire sentir dans la conduite quotidienne de leurs activités et notamment dans la résilience de leur chaîne d'approvisionnement.

Parmi les exceptions, le patron de la Biscuiterie de l'Abbaye. Cette entreprise familiale de 250 salariés et 50 millions de chiffre d'affaires, implantée dans un village de l'Orne, a adopté de longue date des pratiques RSE ambitieuses. Elle a passé une partie de sa gamme en bio depuis les années 1980, effectue son bilan carbone depuis 2009, a fait installer longtemps avant la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine des panneaux solaires qui lui fournissent un tiers de son électricité.

« Tout cela par conviction, et bien avant qu'il existe des aides à la décarbonation », observe son président, Charles Lebaudy. « Cela nous a aussi permis de réaliser des économies sur nos consommations d'eau ou d'énergie, ou sur nos emballages grâce à l'écoconception », ajoute Catherine Guillemot, directrice du développement durable de l'entreprise.

Chez Rabot Dutilleul, entreprise de construction qui compte 800 salariés — dont 200 en Belgique — et affiche un chiffre d'affaires de 350 millions, de l'aveu de Rodolphe Deborre, son directeur de l'innovat