Bouygues Telecom en voie de démantèlement

Bouygues Telecom en voie de démantèlement

Le mariage entre Orange et Bouygues Telecom doit donner lieu à de nombreuses cessions d'actifs, pour lesquelles se pressent les candidats.

Publié le 15-02-2016 par Laurent Baquista

Négociations en cours

 

Le rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom, pour qu'il puisse avoir lieu, implique un ensemble de mesures visant à éviter que cette fusion n'entraîne une situation de distorsion de concurrence. L'Autorité de la Concurrence veillant, autant que l'Arcep, de très près sur les évolutions du dossier, les négociations vont bon train, y compris avec les concurrents que sont SFR-Numéricable et Free.

Ces derniers sont ainsi déjà prêts à acquérir certains actifs, parmi lesquels les fréquences, les réseaux, et aussi une partie de la clientèle, qu'il s'agisse de clients mobile, fixe, ou des flottes d'entreprise. Orange étant déjà le leader du marché français des télécommunications, l'acquisition de l'intégralité des clients de la filiale télécom du groupe de BTP mettrait la nouvelle entité en position de quasi-monopole sur le marché, avec ses 12 millions de clients.

 

 

 

D'épineuses questions en suspens

 

En ce qui concerne les fréquences, c'est bien entendu Free Mobile qui s'avère le plus intéressé. Le rachat de ces derniers permettrait au trublion des télécommunications françaises de disposer d'un réseau d'une qualité bien supérieure à celui dont il dispose actuellement, et enfin comparable à ceux de ses concurrents. En revanche, il semblerait que Free fasse preuve de moins d'entrain en ce qui concerne les réseaux fixes. Et comme la technologie utilisée par Numericable-SFR est différente, la filiale d'Altice n'est absolument pas intéressée par les réseaux très haut débit.

Sur le plan de la clientèle, qui permet à Bouygues Telecom de réaliser un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros, quelques tiraillements se font sentir. En effet, Orange, forcé par les Sages de la rue de l'Echelle à lâcher du lest, semble souhaiter conserver les deux millions de clients incarnant le plus important revenu moyen par abonné, soit environ 2 millions de clients. Free et Numrericable-SFR auraient alors certes 10 millions de clients à se partager, mais certainement pas les plus rentables. Or, en vertu des accords passés en début de négociations, ces rachats devraient s'évaluer autour de 4 milliards d'euros. Il n'est donc pas certain que Free et Numericable-SFR ne se fassent pas tirer l'oreille ni que l'Autorité de la Concurrence donne son aval à un tel partage.

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