Un choix logique

On ne change pas une équipe qui a appris de ses erreurs et à ses dépens. EDF vient de sélectionner Bouygues Construction, son partenaire sur le chantier si retardé de l'EPR de Flamanville, pour construire les bâtiments chargés d'abriter les deux réacteurs EPR qui vont être construits sur le chantier britannique d'Hinkley Point.

Toutefois, Bouygues Construction sera cette fois-ci en groupement avec le britannique Laing O'Rourke, conséquence logique des exigences du gouvernement du Royaume-Uni, qui souhaitait que ce chantier profite aussi à des entreprises locales. Philippe Bonnave, président-directeur général du géant du BTP et du génie civil, a ainsi déclaré à propos de cette alliance : « Nous abordons ce chantier avec Laing O'Rourke, un partenaire britannique de renommée mondiale avec qui nous partageons les mêmes valeurs et la même attention portée à la sécurité des collaborateurs et au compagnonnage ».

Mais inquiétant

Bouygues Construction dispose d'une importante expérience en matière de génie civil et de construction dans le domaine du nucléaire. Le groupe français de travaux publics avait en effet participé avec succès à la construction des dernières générations de centrales nucléaires en France, comme Bugey, Saint-Alban ou Chooz, mais aussi aux chantiers beaucoup plus problématiques d'Olkiluoto, en Finlande, et de Flamanville, en Normandie.

Ces deux derniers chantiers ont été précisément ce qu'EDF doit absolument éviter à Hinkley Point, car sa survie est désormais en jeu : de véritables fiascos, notamment à cause de retards colossaux et très coûteux pris dans la réalisation. Bouygues Construction et EDF sauront-ils apprendre de leurs erreurs passées ? Là est la question.

Sur ce sujet, Bouygues Construction se veut rassurant : « Le projet d'Hinkley Point bénéficiera du retour d'expérience de ces deux projets et verra la mise en oeuvre d'innovations importantes comme la maquette numérique », a précisé le groupe dans son communiqué de presse.