Bouygues condamné pour travail dissimulé

Bouygues condamné pour travail dissimulé

Le Tribunal de Cherbourg a tranché dans l'affaire des travailleurs clandestins du chantier de l'EPR, et condamné les sociétés incriminées, dont Bouygues et sa filiale Quille Constructions.

Publié le 08-07-2015 par Bertrand Dampierre

460 employés clandestins

 

Le chantier de l'EPR ne connaît pas que des problèmes de retard, ni que des problèmes de qualité de la cuve du réacteur. Il a aussi défrayé la chronique à cause d'une colossale affaire de travail dissimulé. Entre 2008 et 2012, Bouygues a employé sur le chantier du nouveau réacteur nucléaire 460 ouvriers, d'origines polonaise et roumaine.

A l'époque, le chantier, qui doit être en théorie achevé en 2012, a déjà accumulé un retard si conséquent que Bouygues doit faire appel à de la main-d'oeuvre supplémentaire, en faisant appel à une agence internationale d'intérim. Cela a donc valu au groupe de BTP et à sa filiale Quille Constructions d'être poursuivis pour « recours aux services d'une entreprise pratiquant le travail dissimulé, prêt illicite de main-d'oeuvre et marchandage ».

 

 

Une condamnation pénale légère

 

Le procureur avait requis une amende de 150000 euros, mais Bouygues n'a été condamné qu'à 25000 euros d'amende. Cela satisfait pleinement le représentant de la CGT à l'origine de la plainte, Patrick Guiraudou : « nous ne voulions pas que Bouygues soit exclu des marchés publics, ce qui aurait été le cas au-delà de 30.000 euros d'amende » a-t-il précisé au journal Ouest France.

Au-delà de la condamnation pénale, dont Bouygues va faire appel, ce sera maintenant à l'URSSAF de réclamer son dû. Les sommes devraient être comprises entre 10 millions et 12 millions d'euros pour rembourser les cotisations sociales non versées.

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