246 millions de dollars à régler

Coup dur pour la banque française BNP Paribas, qui vient d'écoper d'une amende de taille sur le marché américain pour « pratiques risquées et inappropriées sur le marché des changes », comme l'a révélé la Réserve fédérale américaine (FED) hier soir. Plus précisément, la banque centrale américaine a fait savoir qu'elle avait découvert des déficiences dans les systèmes de surveillance et de contrôle internes des traders, en reprochant à la banque française de n'avoir « ni détecté ni empêché l'utilisation de forums de discussions en ligne à des fins de manipulation de taux de change ». L'amende, d'un montant estimé à 246 millions de dollars (soit environ 214 millions d'euros) et qui vise des pratiques remontant à la période 2007-2013, concerne à la fois le groupe bancaire international, présent dans 174 pays au travers de plus de 189 000 collaborateurs, et certaines de ses filiales aux États-Unis.

Deuxième amende en deux mois

Dans un communiqué, BNP Paribas a indiqué que ce montant de 246 millions de dollars, décidé suite à la conclusion d'un accord avec la Réserve fédérale américaine, était couvert par des provisions et a ajouté « regretter profondément ces manquements passés qui ont conduit à cet accord et qui sont clairement en décalage avec les standards de haut niveau mis en oeuvre par le groupe. Gérer l'activité de manière responsable et éthique constitue un principe essentiel pour BNP Paribas qui continuera à progresser dans ce domaine pour exercer ses responsabilités vis-à-vis de l'ensemble de ses parties prenantes ».

Depuis 2013, le groupe a changé le tir en étoffant ses ressources dédiées, en organisant des formations pour ses équipes et en édictant un nouveau code de conduite. Quoi qu'il en soit, cette contravention n'est pas une première pour BNP Paribas, alias la meilleure banque au monde pour les entreprises. Il y a deux mois à peine, le groupe bancaire, qui compte plus de 30 millions de clients à travers le monde, avait déjà reçu une sanction estimée à 350 millions de dollars (313 millions d'euros) pour les mêmes motifs, par le régulateur bancaire de New York.