Bertrand Piccard en direct de la "COP26" : le malentendu financier de la transition écologique

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LES TOPS ET LES FLOPS DE LA COP26. Les participants à la conférence de Glasgow ont évoqué hier les coûts de la décarbonation de l'économie, en articulant des montants astronomiques. Une approche pessimiste et, surtout, inadaptée estime Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse.

Publié le 04-11-2021 par Bertrand Piccard

On a parlé gros sous à Glasgow hier. Avec des chiffres à donner le vertige: la secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Janet Yellen, a ainsi estimé que la transition mondiale vers la neutralité carbone coûterait entre 100 et 150 mille milliards de dollars («150 trillions» en anglais, soit un nombre à 15 chiffres). On a par ailleurs évoqué à longueur de sessions le «Green Premium» c'est-à-dire le différentiel de prix entre solutions propres et techniques polluantes actuelles . On présente ainsi la transition vers un monde durable comme compliquée, coûteuse et financièrement risquée.

Je vois les choses de manière diamétralement opposée.

Il existe actuellement sur le marché des solutions pour développer l'efficience, valoriser les déchets ou produire de l'énergie verte, qui sont déjà rentables et compétitives. Il est donc absurde de parler de risque économique et de «Green Premium». Tout comme il est absurde de répéter que la transition énergétique représente un coût (autrement dit de l'argent que l'on perd) alors qu'il s'agit d'un investissement (de l'argent qui rapporte).

D'ailleurs, d'autres acteurs du marché l'ont très bien compris, et le monde financier commence à se passionner pour cette transition écologique, comme en témoigne la multitude de colloques organisés sur ce thème à Glasgow. Lorsque l'on évoque des trillions comme s'il s'agissait de vider les caisses, on se trompe. Car les trillions sont déjà là, disponibles sur les marchés, notamment investis dans les énergies fo

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