« C'est troublant de voir toujours les icebergs arriver », a fréquemment assuré durant sa longue carrière François Bayrou. Parmi ceux-ci, il mettait évidemment l'emballement de la dette française, qu'il avait dénoncé dès sa campagne présidentielle de 2007. Plus récemment, il fut aussi un des premiers à comprendre que le gouvernement de Michel Barnier serait censuré, à l'occasion de l'examen des textes budgétaires, à l'initiative du RN. Aujourd'hui, le Béarnais a succédé au Savoyard Rue de Varenne. Saura-t-il anticiper les récifs ?

Mardi, ce sera pour le Premier ministre l'occasion d'en faire la démonstration. Le centriste prononcera sa déclaration de politique générale à l'Assemblée. Il jouera gros. Ses premiers pas à Matignon ont été jugés très sévèrement par l'opinion. Sur le plan budgétaire, les marchés financiers attendent au tournant ses décisions. L'ultra-fragmentation politique rapetisse considérablement le champ des possibles en matière d'action...

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Intenses discussions

Depuis plusieurs jours, François Bayrou travaille activement à son discours. L'agrégé de lettres classiques le fait seul. Celui qui a tant attendu ce moment sait depuis longtemps ce qu'il veut exprimer. « Il a l'exercice dans son âme depuis des années », confie un de ses amis. Aujourd'hui, le moment est arrivé. Le propos de l'amoureux des mots de Péguy, de de Gaulle, d'Hugo sera-t-il à la hauteur de la gravité de la s