Bata encore dans ses petits souliers

Bata encore dans ses petits souliers

Moins d'un an après sa reprise par ABC Chaussures, Bata France est déjà en redressement judiciaire.

Publié le 15-02-2016 par Aglaë Derouen

Redressement judiciaire

 

La célèbre marque de chaussures Bata a été placée en redressement judiciaire auprès du tribunal de Commerce de Nanterre, suite à une déclaration de cessation de paiements déposée fin janvier. Cette nouvelle mise en place d'une protection judiciaire est l'indice fâcheux des colossales difficultés dans lesquelles la marque créée en 1894 par Tomas Bata se trouve depuis maintenant plusieurs années.

L'administrateur judiciaire a fixé au 9 mars 2016 la date ultime de dépôt des offres de reprise. Des négociations pour mettre en place une solution de continuation, menées avec le concours de la direction de Bata, sembleraient avancer : « La direction étudie plusieurs pistes en vue d'un plan de continuation permettant de dessiner des perspectives pérennes pour l'ensemble des entités du groupe » a précisé à l'Agence France Presse un porte-parole du groupe ABC Chaussures, propriétaire et exploitant de la marque. Parmi ces solutions, celles qui consisteraient à faire entrer au capital de nouveaux partenaires financiers, ou encore de reprendre tout ou partie des 72 boutiques et des 416 salariés.

 

 

 

Victime des attentats et d'un hiver trop doux

 

Ces solutions ne sont bien sûr pas sans rappeler celle qui, en novembre 2014, était supposée sauver Bata et l'amène aujourd'hui une nouvelle fois tout près du dépôt de bilan. En effet, en novembre 2014, ABC Chaussures avait racheté 72 des 136 boutiques Bata. ABC Chaussures avait été créée de toutes pièces par l'ex-patron de Bata France, François le Ménahèze, afin de relancer le réseau et la marque, sur la base d'objectifs ambitieux : tirer les ventes en 2015 vers 42 millions d'euros, puis jusqu'à 71 millions d'euros en 2020.

Malheureusement, le contexte dramatique des attentats et la douceur de l'hiver auraient empêché ABC Chaussures de parvenir à ses objectifs : « La société respectait ses objectifs jusqu'à fin septembre, avant d'être victime d'un automne très doux puis de l'effondrement de la fréquentation suite aux attentats de novembre », a précisé le groupe dans un communiqué. Depuis janvier, elle est incapable de payer ses fournisseurs et surtout ses salariés.

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