« Avec 8% d'inflation, il faut un 13e mois pour garder le même niveau de vie » (Valérie Rabault, député socialiste)

RABAULT

#REAix2022. Alors que le monde connaît un choc inédit depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, La Tribune a donné la parole aux grands décideurs de l'économie en direct des Rencontres d'Aix-en-Provence du 8 au 10 juillet. Que pensent les patrons des désordres économiques actuels ? Est-ce la fin de la mondialisation ? Comment faire face au retour de l'inflation qui fait remonter les taux d'intérêt et craindre des tensions sociales ? Comment mener dans le même temps les grandes transitions énergétique, écologique et économique ? Revivez ici le live vidéo de l'entretien avec Valérie Rabault, député socialiste et première vice-présidente de l'Assemblée Nationale, enregistré depuis notre studio installé au coeur du Davos provençal.

Publié le 15-07-2022 par Philippe Mabille

Video de Valérie Rabault, député socialiste et première vice-présidente de l'Assemblée Nationale




Vous êtes économiste de formation, quelle est votre analyse de la situation actuelle avec la flambée de l'inflation ?

Les causes sont multiples. La création monétaire d'abord : la taille du bilan de la BCE, c'est 80% du PIB de la zone euro. La taille de celui de la FED, c'est 37% du PIB des Etats-Unis. On voit qu'on est dans un rapport de 1 à 2. Cette création monétaire, c'est du jamais-vu dans notre histoire récente. On ne sait pas la gérer. On ne sait pas si elle finance des bulles, si elle débouche sur de l'inflation ou si elle finance des vrais des projets, de la création de valeur. Sans doute un peu les trois. Mais dans quelle proportion ? Il vaudrait mieux ce soit surtout sur le troisième volet, mais il y a sans doute des bulles.

Il y a aussi ce qui se passe en dehors de l'Europe. Le ralentissement de la Chine pose des questions pour notre équilibre au sein de la zone Euro. L'Allemagne, pays vieillissant, exportait beaucoup vers l'Asie. Cela risque de freiner ses exportations, qui représentent 40% de son moteur économique. Et le 3ème levier, c'est que l'Allemagne avait conservé une industrie, ce qu'on n'avait pas su faire, mais elle l'a fait avec une énergie pas chère. Là, l'énergie va devenir chère. Cela crée une difficulté. Tout le monde tâtonne un peu. On n'a pas de recette miracle. La priorité, c'est d'arriver à endiguer la hausse des prix de l'énergie, parce que cela

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