Automobile: comment les constructeurs japonais s'habituent au yen fort

Toyota attend un benefice d'exploitation annuel en chute de 20%

Les constructeurs automobiles japonais ont publié des résultats annuels fortement dégradés en raison d'un yen fort, et ce, malgré des résultats commerciaux en hausse. Ils estiment que les stratégies de localisation de la production ne répondent qu'en partie au problème. Ils préfèrent accentuer leurs démarches de réduction des coûts, jugeant que la volatilité des changes sera, à l'avenir, de moins en moins un paramètre maîtrisable...

Publié le 20-05-2017 par Nabil Bourassi

Le yen c'était mieux avant ? Peut-être bien lorsque l'on voit les résultats annuels des constructeurs automobiles japonais pour l'exercice fiscal qui s'est achevé fin mars. Toyota accuse un résultat opérationnel en chute de 30% sur l'année, et Nissan le voit baisser de 6% (hors cession de Calsonic Kansei). Même chose chez Honda qui enregistrent des comptes financiers en chute de 79%.

L'échec des Abenomics

L'ensemble des constructeurs nippon accusent pourtant des ventes en hausse. Ainsi, le premier d'entre eux, Toyota a vu ses immatriculations monter de 1,4%, et Nissan de 3,7%. La faute au yen fort donc ? Celui-ci est effectivement passé de 133 yens pour un euro au début de l'exercice à 119 yens... Face au dollar, il est passé de 120 à 108 yens sur la même période. L'économie japonaise est structurellement orientée vers les exportations, or le yen faible est le levier historique de cette stratégie. En 2013, Shinzo Abe, qui reprenait alors le poste de premier ministre, avait d'ailleurs fait du yen faible un des piliers de sa politique économique (les abenomics). Il était parvenu à faire baisser la devise japonaise de près de 26%, boostant ainsi les résultats des constructeurs automobiles japonais. Toyota avait ainsi pu encaisser 901 milliards de yen supplémentaires dans ses comptes grâce à un effet de change favorable.

Comment expliquer une telle exposition aux effets de change pour ces groupes pourtant extrêmement mondialisés ? D'abord parce que les groupes importent beaucoup

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