Arte combat les algorithmes de contenus

Arte combat les algorithmes de contenus

La Présidente d'Arte, Véronique Cayla, veut combattre les algorithmes qui enferment le téléspectateur dans ses habitudes.

Publié le 25-08-2015 par Laurent Baquista

Une rentrée combattante

 

La fin du mois d'août est l'occasion pour les chaînes de télévision de dévoiler leurs nouvelles grilles, et leurs nouvelles orientations. Mais Arte va plus loin, en se lançant dans un combat idéologique contre la standardisation des contenus due aux algorithmes qui régissent de plus en plus nos vies et nos modes de consommation, en particulier lorsqu'il s'agit de produits culturels ou audiovisuels. Lors de sa conférence de rentrée, la Présidente de la chaîne culturelle franco-allemande a donc lancé son combat, à travers un appel à la résistance : « Arte se veut un lieu de vigilance et de résistance », a-t-elle claironné,  contre les algorithmes des grandes plateformes de contenus, qui « réduisent les individus à des séries de données de plus en plus invasives » et « enferment chacun dans ses habitudes ».

 

 

L'enfermement dans des habitudes

 

Quel est donc l'ennemi, pour Véronique Cayla, et que lui reproche-t-elle ? L'ennemi, ce sont tous ces dispositifs qui épient nos comportements, les analysent, et nous font par le biais d'algorithmes, des propositions de contenus qui sont censées nous satisfaire et combler nos attentes. Ils sont partout : ce sont eux qui vous suggèrent des vidéos sur YouTube, composent votre fil d'actualités sur Facebook, vous font des propositions d'ouvrages sur Amazon dans le secteur de la télévision, ces algorithmes existent aussi sur Netflix ou CanalPlay. Sur la plateforme française, un outil nommé Suggest vous recommande des programmes. Il en va de même sur Netflix, et, depuis quelques mois, France Télévisions est en train de tester un outil analogue qui nous proposerait des contenus en fonction de nos habitudes de consommation de programmes télévisuels.

 

 

Mobiliser l'opinion publique

 

Certes, la chaîne franco-allemande ne peut pas se dissocier des plateformes, qui sont aussi pour elle une source potentielle de trafic. Il faut donc qu'elle soit aussi bien référencée, ne serait-ce que dans la galaxie des applications Google, mais aussi sur Facebook, en passe de devenir le premier fournisseur de trafic, notamment pour les sites d'actualité : « Notre politique est d'aller toucher le public où il est, et donc nous travaillons avec ces plateformes, mais en conservant notre liberté de penser », précise Véronique Cayla. Mais elle veut aussi « mobiliser les opinions publiques, seules capables d'ébranler les certitudes des géants du Net ». Dans ce cadre, la série documentaire « Do not Track », est un des contenus susceptibles de faire comprendre aux téléspectateurs internautes l'utilisation qui est faite de leurs données personnelles.

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