Areva progresse dans le démantèlement d'Eurodif

Areva progresse dans le démantèlement d'Eurodif

Le démantèlement de l'usine Eurodif d'Areva a franchi une étape. Areva a en effet annoncé l'achèvement de la phase de rinçage.

Publié le 16-10-2015 par Guilhem Baier

Une autre épine dans le pied d'Areva

 

Parmi les nombreuses épines dans le pied du géant du nucléaire français, il n'y a pas qu'un trou abyssal de près de 5 milliards. Il n'y a pas non plus que le chantier du réacteur EPF finlandais à Olkiluoto. Il n'y a pas non plus que les défauts de la cuve de l'EPR construit pour EDF à Flamanville, dans le Nord du Corentin. Il y a aussi le démantèlement de l'usine Georges Besse I d'Eurodif, située au Tricastin, dans la Drôme.

Cette usine a cessé de fonctionner en 2012, mais elle a assuré pendant 33 ans la production d'un quart du combustible nucléaire mondial, sous forme d'uranium enrichi par une méthode appelée « diffusion gazeuse ». Son activité a progressivement décru à compter de 2011, au fur et à mesure que sa remplaçante, l'usine Georges Besse II, augmentait ses capacités de production. Cette dernière était sur bien des plans plus performante, et, surtout, avait recours à un procédé d'enrichissement de l'uranium beaucoup moins énergivore, en utilisant la centrifugation.

 

 

Une étape capitale est franchie

 

Mais une fois arrêtée, cette usine a dû être démantelée. Le démantèlement est une opération indispensable, mais aussi coûteuse que dangereuse. C'est pourquoi Areva, pris sur d'autres fronts, a sans doute un peu tardé à procéder à ce démantèlement, pourtant exigé par les pouvoirs publics, et réclamé à grands cris par les nombreuses associations écologistes et antinucléaires, tant au niveau national qu'au sein du tissu local Dormais, où elles sont à proportion de l'activité nucléaire dans ce département, autrement dit fort nombreuses.

Areva vient enfin de franchir une étape importante dans le processus de démantèlement. En effet, le champion français du nucléaire a annoncé hier que la phase dite de rinçage était arrivée à son terme. « Cette étape a permis de réduire de manière drastique la quantité de matières nucléaires et chimiques présentes dans l'usine pour assurer la sûreté des opérations suivantes qui consistent à déconstruire celle-ci », a déclaré le groupe dans un communiqué de presse. Le rinçage est sans doute la plus capitale et la plus risquée des phases, puisqu'elle consiste à débarrasser le site de tous les résidus nucléaires radioactifs qui peuvent s'y trouver, de les récupérer et de les neutraliser. Il ne restera donc maintenant plus qu'à déconstruire les bâtiments, opération plus simple et moins risquée.

Les dernières actualités