Nouvelles orientations

Pour une entreprise qui fut autrefois le géant mondial du nucléaire, rien n'est sans doute plus difficile que de revoir ses ambitions à la baisse et surtout d'être démantelée pour échapper à la faillite. C'est pourtant dans ce contexte plus que morose, et sur fond de plan de restructuration que la direction d'Areva entame ce matin la présentation de sa feuille de route pour les années à venir, devant les investisseurs et les instances représentatives des salariés.

Cette feuille de route a pour mission de définir les nouvelles orientations d'Areva, les conditions de cession des activités d'Areva NP à Électricité de France, et les étapes de leurs mises en oeuvre respectives.

La ligne directrice de cette nouvelle orientation stratégique consiste en un recentrage total sur le cycle du combustible nucléaire et les activités qui y sont liées, de l'amont à l'aval, autrement dit de l'extraction du minerai au recyclage du combustible en fin de vie et au démantèlement des installations nucléaires.

La mort programmée d'Areva

Pour y parvenir, le groupe se divisera en deux entités : Areva SA et New Co, qui sera créée par apport partiel d'actifs émanant d'Areva SA. La capitalisation de l'ensemble sera également assurée par une augmentation de capital d'un montant de 5 milliards d'euros, si la Commission européenne y consent, ainsi que par le produit des cessions de certaines activités, comme Canberra, ou le transfert d'autres branches de l'une à l'autre des sociétés. Areva TA devrait ainsi être cédée à New Co. Au terme de ces opérations financières, l'État devrait détenir au minimum deux tiers du capital de New Co.

Par la suite, Areva SA, grâce à sa structure financière renforcée, assurera la finalisation du chantier de l'EPR finlandais sur le site d'Olkiluoto, soit directement, soit par le biais d'une filiale, et cherchera aussi à mener à bien l'achèvement des autres projets en cours, qui ne concernent pas la fabrication de coeurs de réacteurs.
De son côté, New Co assumera à elle seule l'ensemble des activités liées au cycle du combustible. Autrement dit, cette feuille de route signe la mort programmée d'un groupe, et la naissance d'un nouveau, qui reprend plus ou moins les contours de ce que fut autrefois, avant la création d'Areva, la Cogema.