La fin d'un modèle

La réunion qui s'est tenue hier à l'Elysée a finalement accéléré le processus de rapprochement entre EDF et Areva, en actant le démantèlement de cette dernière. La volonté de l'Etat est donc d'entériner la fin du modèle économique intégré d'Areva, celle d'un acteur qui contrôlait tout le processus du cycle de l'atome, de l'extraction du combustible au recyclage des déchets, en passant par la fabrication du réacteur où il sera utilisé. Le démantèlement d'Areva signifie une reconfiguration totale de la filière nucléaire française, qui semble avoir atteint les limites de son modèle actuel et doit trouver un nouveau souffle.

EDF reprendra Areva NP

Cette activité de fabrication des réacteurs va sortir, partiellement du moins, du giron d'Areva pour entrer dans celui d'EDF. La décision a été annoncée dans un communiqué de presse de la Présidence de la République, au terme de la réunion interministérielle à laquelle François Hollande avait convié les ministres concernés : « Sous réserve de la conclusion d'un accord de partenariat stratégique global avec Areva, EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire de la filiale commune Areva NP, qui rassemble les activités industrielles de construction de réacteurs, d'assemblage de combustible et de services à la base installée ». Areva conservera toutefois dans cette nouvelle entité une participation stratégique.

L'Etat va recapitaliser Areva

Du côté d'Areva, la nouvelle a été accueillie de façon plutôt positive, puisque le groupe a déclaré dans un communiqué : « Le groupe et ses instances de gouvernance vont travailler avec EDF dans un esprit de complète coopération [...] notamment sur les termes de l'accord de partenariat stratégique global et les conditions de la participation majoritaire d'EDF au capital d'Areva NP ».

Suite à cette reconfiguration du groupe, et même de l'ensemble de la filière nucléaire, l'Etat a précisé qu'il procèderait à la recapitalisation d'Areva pour en combler les pertes « en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire ».