Audit qualité

Voici quelques mois, la nouvelle tombait comme un couperet. Inquiétante. Alarmante. Des défauts avaient été constatés sur la cuve de l'EPR de Flamanville, défauts qui pouvaient mettre en cause l'intégrité de la pièce maîtresse du futur réacteur de troisième génération. Le chantier de l'EPR allait accuser un nouveau retard, mais, surtout, c'était la capacité même du champion du nucléaire français à faire simplement son métier qui se trouvait mise en doute.

L'Autorité de Sûreté Nucléaire s'était emparée du dossier, avait demandait des examens complémentaires, qui n'avaient pas conclu à un défaut majeur. Toutefois, ce défaut ne pouvait que conduire Areva à mener un examen attentif de tous les process de production. C'est précisément à ce type d'audit que s'est livrée Areva, dont les principales conclusions ont été divulguées aujourd'hui dans un communiqué de presse.

Des dysfonctionnements avérés

Lancé fin 2015, l'audit de qualité des sites de fabrication d'équipements pour le secteur nucléaire se poursuivra encore pendant plusieurs mois, avec un nouveau bilan plus précis fin mai, assorti de la mise en place d'un comité technique dans lequel interviendront l'ASN et Électricité de France, à la fois client et futur propriétaire d'Areva NP, et donc de toute l'activité de fabrication de composants et d'équipements pour les centrales, à commencer par les réacteurs et les turbines. L'audit « a permis à ce stade de mettre en évidence des anomalies, en cours de caractérisation, dans le suivi des fabrications ». Dans les prochaines semaines, il s'agira de caractériser l'impact éventuel des dysfonctionnements sur la qualité des productions de l'usine du Creusot.

Areva, dans son communiqué, a néanmoins voulu rassurer. Selon le leader mondial du nucléaire « l'audit mené indique que ces anomalies relèvent d'actions du passé. L'organisation et les modes de fonctionnement actuellement en vigueur au Creusot ne permettent plus aujourd'hui ce type d'anomalies ». Seule l'ASN pourra, dans les semaines à venir, confirmer ou infirmer avec exactitude ces allégations. En attendant son avis, le doute continuera de planer sur Areva.