Acquisition d'Areva NP par EDF

Areva et EDF ont conclu hier un protocole d'accord précis, qui entérine l'avancée de leurs discussions et surtout expose les modalités de leur partenariat stratégique. Avec le projet Hinkley Point qui se profile maintenant à l'horizon, cet accord dessine également les contours de ce que sera à l'avenir le réacteur de la filière nucléaire française dans son ensemble.

Tout d'abord, le protocole, qui n'est pour l'instant pas engageant, expose le projet d'acquisition de l'activité de fabrication de réacteurs et de composants pour les systèmes de production d'énergie nucléaire d'Areva, autrement dit Areva NP. Une nouvelle société sera créée, New Areva NP (New ANP), qu'EDF contrôlera au moins à 51 %, et où seront transférés les actifs actuels d'Areva NP. Areva conservera dans la nouvelle entreprise une participation résiduelle comprise entre 15 et 25 % du capital. D'autres partenaires pourraient aussi rejoindre le tour de table, sans dépasser un maximum de 34 % de ce dernier. EDF élargira ainsi sa gamme de solutions pour devenir un véritable ensemblier de la construction et de l'exploitation de centrales nucléaires, mais sécurisera aussi son programme de maintenance et de modernisation de ses centrales actuelles, le programme Grand Carénage.

Un accord structurant pour la filière nucléaire française

Ensuite, dans la droite ligne de ces objectifs, une seconde société sera créée, filiale à 80 % d'EDF et à 20 % de New ANP, ou d'Areva NP si New ANP n'a pas encore été créée. Elle aura pour mission de concevoir et de construire « l'îlot nucléaire pour les projets de nouveaux réacteurs, en France et à l'étranger », indique le communiqué de presse commun aux deux entreprises. Elle sera opérationnelle en 2017. Comme le précise le communiqué de presse, « l'objectif poursuivi par la création de cette société est l'amélioration de la préparation et la gestion des projets et des offres de la filière française à l'export portant sur l'îlot nucléaire, grâce au développement d'offres plus compétitives et adaptées aux besoins des clients, tout en assurant la poursuite des partenariats avec les grands industriels au Japon et en Chine ». Cette société sera donc le bras armé commercial de la filière nucléaire française.
Enfin, le protocole d'accord comprend aussi un volet destiné à renforcer et à améliorer la collaboration entre le géant du nucléaire et le géant de l'électricité dans le domaine de la R&D et de l'innovation.

Avant que ce protocole ne soit mis en uvre, les deux groupes consulteront les instances représentatives des personnels.