Une cession logique

Depuis l'annonce de son nouveau schéma d'organisation, qui la recentre sur le cycle du combustible nucléaire de l'amont à l'aval, l'entreprise Areva procède à des cessions d'actifs dans les domaines qu'elle ne juge plus stratégiques. Celui des énergies renouvelables, autrefois danseuse et caution morale du géant français du nucléaire, n'est donc plus du tout stratégique pour le groupe, si bien qu'il vient de céder ses parts dans la coentreprise qu'il avait fondée avec l'Espagnol Gamesa, Adwen.

Le conseil d'administration d'Areva, réuni hier soir, a en effet annoncé la cession des 50 % détenus dans le capital du spécialiste de l'éolien marin à son partenaire historique. C'est donc Gamesa, désormais allié à Siemens, qui emporte la mise, au terme d'un processus de cession qui ne fut pas sans suspense. En effet, l'Américain GE et l'Allemand Senvion s'étaient aussi portés candidats, mais leurs offres ont été finalement recalées.

Problèmes et inquiétudes

La cession à Gamesa et son associé allemand Siemens risque toutefois de poser quelques problèmes. Le premier genre de problème relève des lois anti-trust et des autorités de la concurrence. En effet, Siemens s'adjuge déjà à lui seul 63,5 % du marché de l'éolien offshore en Europe. Comment les autorités de la concurrence vont-elle appréhender que ses parts de marché augmentent encore avec l'acquisition d'Adwen par son associé espagnol ?

Le second type de problème concerne quant à lui l'emploi en France. Que va-t-il advenir des deux usines existantes d'Adwen et des 750 emplois nouveaux prévus au Havre pour assurer la construction des éoliennes destinées à être installées dans les parcs du Tréport, de Noirmoutier et de Saint-Brieuc ? Si l'acquéreur affirme vouloir respecter les engagements pris par Areva, le développement actuel, chez Siemens, d'une éolienne concurrente de celle fabriquée par Adwen suscite des inquiétudes sur l'avenir de la production en France.