Des tests non concluants

L'Autorité de Sûreté Nucléaire a rendu publique hier après-midi une annonce d'Areva lui précisant que les tests effectués sur un couvercle de cuve similaire à celui qui équipera le futur réacteur EPR de Flamanville avaient révélé « la présence d'une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu'attendues ».

Dans le cadre de la réglementation portant sur les équipements nucléaires impose en effet un contrôle préalable des matériaux utilisés pour fabriquer les pièces les plus importantes, afin de déterminer s'il existe ou non des risques d'hétérogénéité des matériaux. En l'occurrence dans le cas du couvercle de cuve construit dans un acier au carbone, c'est l'homogénéité du carbone et de l'acier qu'il convient de vérifier.

Un doute sérieux sur les compétences d'Areva

Areva a donc proposé à l'ASN de mener à partir d'avril 2015 une nouvelle série de tests sur un nouveau couvercle de démonstration. L'Autorité de Sûreté Nucléaire, avec le support de l'IRSN, contrôlera l'ensemble des tests et leurs résultats. En attendant, elle a informé ses homologues internationales.
Certes, ce contretemps démontre qu'Areva ne lésine pas, heureusement, avec la sûreté des installations. Mais, en même temps, cela révèle les difficultés que le géant français du nucléaire éprouve à maitriser le processus de fabrication. Les équipes d'EDF, le client final, vont d'ailleurs oeuvrer avec celles d'Areva pour mener à bien les tests, ce qui plaide à nouveau en faveur d'un rapprochement d'Areva NP et d'EDF. Toutefois, ce nouveau rebondissement fâcheux ne va nullement renforcer la crédibilité d'Areva.