Amende record pour treize entreprises de l'hygiène

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Pour s'être entendues sur les prix, les 13 plus grands groupes du secteur de l'entretien, de l'hygiène et des cosmétiques ont été condamnés à de lourdes amendes par l'Autorité de la Concurrence.

Publié le 19-12-2014 par Aglaé Derouen

Deux enquêtes distinctes

 

Ce sont deux enquêtes disjointes qui ont été menées par l'Autorité de la Concurrence. La première portait sur des soupçons de coordination des politiques commerciales vis-à-vis de la grande distribution dans le secteur des produits d'entretien, l'autre sur des pratiques similaires assorties d'ententes sur les hausses de prix dans le secteur des cosmétiques. Les deux ont convergé pour finir par la condamnation de 13 entreprises leaders de ces secteurs, certaines étant condamnées deux fois, du fait de leur diversification et de leur présence à la fois sur le marché des produits d'entretien de la maison et de l'hygiène et de la beauté.

 

 

13 géants condamnés

 

La liste des entreprises condamnée est impressionnante, puisqu'on y retrouve tous les grands noms de l'entretien et de l'hygiène, donc certains sont parfois condamnés dans les deux enquêtes : Colgate-Palmolive, Henkel, Procter & Gamble, Unilever, L'Oréal, Gillette, Beiersdorf, SC Johnson, Reckitt Benckiser, Sara Lee, Vania, Bolton Solitaire, et les Laboratoires Vendôme. En tout, le montant cumulé des amendes dépasse les 951 millions d'euros. Toutes ces entreprises ont un mois pour faire appel de la condamnation. L'Oréal et Unilever ont déjà fait appel.

 

 

Des pratiques graves

 

Sur le fond, personne ne conteste que ces ententes aient bien existé entre 2003 et 2006. Les responsables commerciaux se rencontraient, échangeaient des données, s'envoyaient des courriers à leur adresse personnelle pour éviter de ne rendre ces collaborations trop visibles. « Ce sont des pratiques graves dont ces multinationales connaissaient le caractère illicite», souligne le président de l'Autorité de la Concurrence, Bruno Lasserre. Mais du côté des condamnés, on plaide les circonstances atténuantes : la suppression de la loi Galland en 1996 avait créé un climat d'incertitude sur les relations entre distributeurs et industriels qui a forcé ces derniers à adopter des stratégies communes.

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