Alliance Renault-Nissan: vers un rééquilibrage en douceur ?

Carlos Ghosn

L'annonce du départ de la direction exécutive de Nissan de Carlos Ghosn a sonné comme la fin d'une parenthèse pour le constructeur automobile japonais, dirigé depuis 17 ans par ce cadre venu de chez Renault. Elle donne également un nouvel indice sur la tentation de rééquilibrer une Alliance où le rapport de force s'est nettement inversé, tandis que les termes du pacte managérial et décisionnaire sont restés identiques. Or, depuis la montée en puissance de l'Etat français dans le capital de Renault, les Japonais sont de plus en plus impatients de rééquilibrer le centre de gravité de cette alliance dont le bilan s'avère, somme toute, positif.

Publié le 01-03-2017 par Nabil Bourassi

L'Alliance Renault-Nissan survivra-t-elle à Carlos Ghosn ? Cette question va désormais pouvoir être testée avec le départ de celui-ci de la présidence exécutive du japonais Nissan, qu'il dirige depuis quinze ans maintenant. Certes, il ne quitte pas définitivement le navire, et il a pris soin de placer de solides et nombreux garde-fous. Il reste président du conseil d'administration du constructeur nippon, il garde la main sur l'Alliance, son successeur à la tête de Nissan est, certes, japonais, mais c'est avant tout un cadre supérieur tout acquis à la cause de l'alliance. Le discours officiel veut aussi que tous les partenariats et collaborations entre les deux groupes soient les meilleurs garants de la pérennité de l'alliance.

Les synergies sont structurantes

Il est vrai qu'aujourd'hui les deux groupes sont capables de développer de très nombreux modèles à partir d'une même plateforme. Ainsi, l'Alliance est capable de déployer ses marques désormais nombreuses (Renault, Nissan, Dacia, Infiniti, Datsun, et bientôt Lada, Mitsubishi). Mieux, il est possible de développer plusieurs modèles d'une même marque sur une même plateforme (Espace, Talisman, Mégane et Kadjar ont été développés sur la même plateforme côté français). Autrement dit, les gains en coûts sont substantiels et désormais structurants pour les deux groupes. Impossible de faire marche arrière.

Jusqu'ici, l'Alliance vivait sur un pacte qui date du début des années 2000 selon lequel Renault possède 44% du capital de N

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