Réélection triomphale

Ces sont 94,21% des suffrages exprimés en sa faveur qui ont permis la réélection du Président Directeur Général d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac. Un véritable plébiscite pour celui qui fut pourtant très ébranlé par la longue grève qu'a connu la compagnie en 2014. Les actionnaires ont néanmoins tenu à lui faire confiance pour poursuivre le redressement de la compagnie aérienne nationale, dans des conditions qui sont très loin d'être simples, et favorables.

Alexandre de Juniac a d'ailleurs tenu un discours très alarmiste devant les actionnaires sur la conjoncture que connaît actuellement le transport aérien en Europe. Selon lui, sans une « une mobilisation de tous les acteurs concernés, la survie des compagnies aériennes, sera un jour et à moyen terme remise en cause ».

« Dure tourmente »

Cette idée n'est pas nouvelle en soi, puisque même le rapport du député socialiste Bruno Leroux insistait l'an dernier sur la nécessité de modifier les dispositions réglementaires pour faciliter la survie du transport aérien en France et remédier à son lent déclin. L'originalité de l'analyse d'Alexandre de Juniac tient en ce qu'il la transpose à l'échelle européenne, pour insister sur les freins qui empêchent toutes les compagnies du Vieux Continent de se développer, et la fragilise face à la concurrence, notamment celle des compagnies du Golfe persique.

Pour Air France-KLM, lutter contre le déclin passera par une amélioration de la performance économique, dans une atmosphère de dialogue avec les personnels, mais cela ne se fera pas sans douleur. Le Président, dans son discours, a conclu sans ambiguïté : « Je ne vous ai pas promis aujourd'hui un avenir serein. Je vous ai promis une dure tourmente et des mesures d'adaptation qui doivent être courageuses et vigoureuses », a-t-il déclaré.