Airbus livre son premier avion « Made in USA »

Airbus livre son premier avion « Made in USA »

Airbus a livré hier soir le premier exemplaire fabriqué aux États-Unis d'un de ses avions. Cet événement historique montre que l'avionneur toulousain chasse maintenant directement sur les terres de son concurrent Boeing.

Publié le 26-04-2016 par Bertrand Dampierre

Moment historique

 

C'est par une cérémonie, empreinte de joie et de solennité, que l'on a marqué d'une pierre blanche ce jour historique de la vie de l'avionneur européen. Mondialisation oblige, Airbus est devenu le Charles Quint de la construction aéronautique, avec un empire productif sur lequel le soleil ne se couche jamais. Avec ses usines de Tianjin, d'Hambourg, de Toulouse, et maintenant celle de Mobile, Airbus produit sans cesse au plus près de ses lieux de vente, et sur les trois principaux marchés du transport aérien.

Hier, tous les employés du site de Mobile en Alabama se sont rassemblés pour livrer à la compagnie américaine low cost, JetBlue Airways, le premier A321 jamais construit sur le sol américain. Tous vêtus d'un t-shirt tricolore, rappelant à la fois les drapeaux français et américains, marqué du logo de leur entreprise et frappé du numéro 1, ils ont posé pour la photo autour de John Leahy, le Directeur des Ventes d'Airbus, et de l'A321 qu'ils avaient fabriqué.

 

Un potentiel gigantesque

 

C'est en 2012 que l'idée de disposer d'une chaîne de production aux États-Unis a vu le jour. En 2013, les travaux de construction commençaient à Mobile, dans un bassin d'emploi sinistré, heureux de voir arriver le concurrent de Boeing sur ses terres, pour y investir 600 millions de dollars dans un outil de production pérenne et créateur d'emplois directs et indirects. Que pèse le patriotisme économique face au besoin d'emploi ? Rien, surtout si l'on en juge par le fait qu'un tiers des effectifs des employés de l'usine de Mobile sont des vétérans de l'armée américaine.

Trois ans seulement après la pose symbolique de la première pierre, un premier avion est donc sorti des chaînes de production et d'assemblage. Actuellement, 9 autres sont en fabrication et vont aussi bientôt être livrés à leurs commanditaires.

Ce n'est donc que le début d'une longue histoire pour Airbus aux États-Unis. L'avionneur toulousain estime en effet que le marché américain pour les monocouloirs est estimé à 4 700 appareils sur les 20 prochaines années. Airbus a donc sans doute trouvé un nouveau refrain pour accompagner sa croissance : « Sweet Home Alabama ».

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