Airbus entre fierté et inquiétudes

Airbus entre fierté et inquiétudes

L'inauguration du premier bimoteur A350-1000, rival du Boeing 777, s'est déroulée sur fond d'inquiétudes quant aux emplois que la restructuration d'Airbus va supprimer.

Publié le 24-11-2016 par Bertrand Dampierre

Contraste saisissant

 

Ce devait être la fête hier sur le tarmac de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. L'Airbus Pride, en quelque sorte, avec toute la presse convoquée, des VIP conviés, des centaines d'employés, des petits fours et des vins fins, et presque toute la direction.

Presque, car, non loin des pistes, se tenait un nouveau comité d'entreprise chez Airbus, où la suppression ou le transfert de 1 357 postes a été annoncée aux syndicats. Thierry Préfol, coordinateur adjoint CFE-CGC, a précisé le sentiment des syndicats au terme de cette réunion : « On pense que la plupart de ces 1 357 postes seront en fait supprimés », a-t-il déclaré à l'AFP. Il s'est déclaré surtout très inquiet pour le site de Suresnes, qui emploie 650 personnes et devrait être purement et simplement fermé.

Les postes les plus concernés relèvent des fonctions transverses, comme les ressources humaines, la finance, la gestion des sites et les achats.

 

Tuer le 777ER

 

Près des pistes, en revanche, l'ambiance était toujours au beau fixe lorsque l'A350-1000 atterrissait après un vol d'essai d'une durée de trois heures. L'avion, le plus gros biréacteur jamais construit par Airbus, incarne en effet la nouvelle arme fatale de l'avionneur toulousain contre les gros-porteurs de son concurrent américain.

Plus long de 7 mètres que l'A350-900, il contient 41 sièges de plus et peut donc embarquer 366 passagers. Selon le constructeur aéronautique européen, son coût d'exploitation est inférieur d'un quart à celui de son rival américain, et il dispose du "moteur le plus efficace" de sa gamme, issu des usines du britannique Rolls-Royce. En outre, l'A350-1000 est également plus léger d'une vingtaine de tonnes que le Boeing 777-300ER. « L'A350-1000 va tuer le 777ER », a affirmé Fabrice Brégier. En attendant, c'est l'emploi qu'Airbus tue dans son propre siège.

 

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