Une décision incompréhensible pour Airbus

Airbus souhaitait devenir le coordinateur industriel pour la partie espagnole du projet SCAF de futur avion de combat européen. Mais l'Espagne lui a finalement préféré la société 100% ibère Indra, spécialisée dans l'électronique de défense. Une décision incompréhensible pour le PDG d'Airbus Guillaume Faury qui s'en est expliqué dans une interview au journal économique El Confidencial : 'On ne demande pas à un fabricant de roues ou d'ordinateurs de concevoir une voiture. Ce qu'il faut c'est un constructeur automobile.' Pour Airbus, Indra n'a tout simplement pas 'de compétences en avions, en drones, en satellites mais en équipements et en senseurs.' C'est en Espagne qu'Airbus, investi dans le projet SCAF depuis le début, assemble la plupart de ses avions militaires. L'avionneur européen estimait donc être le candidat le plus légitime pour assurer ce rôle de coordination. 

Guillaume Faury en campagne

Le PDG d'Airbus s'est rendu en Espagne la semaine dernière pour essayer de faire revenir le gouvernement espagnol sur sa décision. Mais le secrétaire d'État espagnol à la Défense Angel Olivares s'est montré inflexible : 'Ce n'est pas une décision conjoncturelle, qui puisse être changée du jour au lendemain, a-t-il indiqué à El Confidencial. Nous avons décidé que ce serait Indra, et nous continuons à insister pour qu'il travaille main dans la main avec Airbus et les autres industriels.' Le secrétaire d'État a également laissé entendre que la diminution du poids de l'Espagne au sein du groupe Airbus n'était pas étrangère à la décision du gouvernement.