Airbnb verse 1,2 million à la Mairie de Paris

Airbnb verse 1,2 million à la Mairie de Paris

La plateforme de location d'appartements s'était engagée à collecter la taxe de séjour depuis le premier octobre 2015. Elle vient d'effectuer son premier versement à la Ville de Paris : 1,2 million d'euros.

Publié le 05-02-2016 par Aglaë Derouen

Premier reversement

 

Après s'être un peu fait prier, Airbnb France s'était engagé auprès de la Mairie de Paris à collecter pour son compte la taxe de séjour et à la lui reverser. Accusée de faire une concurrence déloyale aux hôteliers, notamment au motif que les particuliers loueurs ne s'acquittaient pas de la taxe de séjour, la filiale française du géant californien du séjour en meublé avait affiché dès le début de l'année 2015 sa volonté de collaborer avec la Mairie de Paris, puis de s'engager à effectuer la collecte de la taxe et son reversement. Un décret publié en août 2015 a autorisé les acteurs de la location en meublé touristique à procéder à sa collecte.

L'engagement d'Airbnb, qui date du 1er octobre, vient d'être honoré pour la première fois. La plateforme de location d'appartements a en effet reversé à la Mairie de Paris 1,169 millions d'euros de taxe de séjour pour la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2015. Dans la mesure où la taxe s'élève à 0,83 euro par personne et par jour, ce sont environ 1,4 million de nuitées qui ont été enregistrées sur Airbnb pendant le dernier trimestre 2015. Durant la même période, l'hôtellerie parisienne a, quant à elle, enregistré plus de 8,5 millions de nuitées.

 

Une ville très demandée

 

Paris est de toutes les destinations proposées par Airbnb la ville la plus visitée au monde. A tel point que, dans certains quartiers de Paris comme Le Marais, la recrudescence des locations touristiques via Airbnb commence à poser de sérieux problèmes. Dans les 3e et 4e arrondissements de Paris, qui composent le quartier du Marais, 66320 voyageurs ont été accueillis durant l'été via Airbnb. Ce nombre de voyageurs est supérieur au nombre d'habitants permanents du quartier, qui s'élève à 64795. Le quartier tend donc de plus en plus à se transformer en un ghetto Airbnb, où les va-et-vient incessants des voyageurs perturbent non seulement la tranquillité des riverains, mais surtout l'équilibre du quartier. La tendance est donc de plus en plus à l'encadrement de l'activité, notamment du côté de la Mairie.

Cette dernière s'est déjà livrée à des opérations coup de poing où, pendant trois jours, elle procède au contrôle systématique de certains immeubles pour y débusquer les locations illégales. Par ailleurs, le 21 janvier dernier, les députés ont voté un amendement au projet de loi sur le numérique, qui implique que quiconque loue son appartement en meublé touristique sur Airbnb ou une autre plateforme devra pouvoir fournir la preuve qu'il en a bien l'autorisation, afin d'éviter également les sous-locations sauvages.

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