Air France pourrait indexer les salaires sur la productivité
Dans une interview au Parisien, Xavier Broseta, le DRH d'Air France KLM, envisage de proposer des contrats de travail où les salaires seraient en rapport avec la productivité des employés.
Publié le 26-10-2015 par Bertrand Dampierre
Retour sur une période houleuse
Dans une interview accordée ce matin au quotidien Le Parisien, Xavier Broseta, l'actuel Directeur des Ressources humaines d'Air France KLM est revenu sur les incidents qui ont émaillé le Comité d'Entreprise d'Air France au début du mois d'octobre, lorsqu'il avait dû quitter les lieux aux prises avec une foule hostile, et la chemise déchirée. Cet épisode, qui l'a indéniablement marqué, reçoit ainsi un éclairage nouveau, où l'on voit que sa chemise se déchire lorsque quelqu'un le retient pour l'empêcher de quitter les lieux, alors qu'il tente d'évacuer le site, à la demande d'un collègue, situé devant le siège de la compagnie aérienne et très près des manifestants, qui a adressé par SMS un conseil d'évacuation à tous les dirigeants présents dans la salle. Mais, quoi qu'on puisse en penser, les éléments les plus intéressants de cette interview exclusive se situent ailleurs que dans la narration de cet épisode des plus troubles.
En effet, dans la tribune qui lui est offerte, Xavier Broseta entend bien justifier les actions et la stratégie de la direction de la compagnie aérienne nationale, et balayer les arguments de ceux qui pensent que le récent retour aux bénéfices d'Air France suffit à la sauver. « Notre stratégie est la bonne », martèle-t-il dans les colonnes de nos confrères du quotidien francilien. « Ceux qui pensent qu'Air France survivra parce qu'elle gagne 100 millions d'euros par an se font des illusions. Aujourd'hui, en bourse, nous valons un peu moins de 2 milliards d'euros. C'est peu », renchérit-il, en brandissant le spectre d'une OPA hostile qui pourrait planer sur Air France.
Une annonce surprenante, et maladroite
Mais c'est surtout dans le fait qu'elle contient une nouvelle proposition, quelque peu iconoclaste dans le contexte actuel, que cette interview prend des allures d'événement marquant. En effet, Xavier Broseta a précisé que la direction de la compagnie aérienne nationale allait présenter aux pilotes dans un premier temps, puis aux personnels navigants commerciaux et enfin aux personnels au sol de nouveaux types des contrats de travail : « Nous proposons de créer trois contrats de travail. Dans le premier, le salarié accepte d'atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d'aujourd'hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue », a expliqué le DRH devenu mondialement célèbre malgré lui. Autrement dit, il proposerait tout simplement aux salariés de travailler plus pour gagner plus.
Mais cette proposition semble mal engagée, et illustre parfaitement l'incapacité de la direction à créer un véritable dialogue social, en perpétrant des erreurs de communication avec les salariés. Il suffit en effet pour s'en convaincre de voir comment Philippe Evain, le Président du Syndicat national des Pilotes a réagi à cette proposition découverte par voie de presse, et dont les pilotes n'avaient nullement été informés : « Je suis toujours aussi étonné de la forme que cela prend, c'est-à-dire qu'on fait des annonces dans la presse qui concernent les organisations professionnelles. On ne leur en parle pas avant, bien entendu. Et puis on guette par voix de média leur réaction. Le dialogue social ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. Et je me dis qu'il y a un vrai problème de dialogue avec cette direction d'Air France » a déclaré ce dernier sur l'antenne d'Europe1.
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