Un conflit qui coûte cher

Quatorze jours de grève. C'est le record dans l'histoire de la compagnie. Ces quatorze jours auront bien entendu coûté cher sur le plan financier, engloutissant près de 300 millions d'euros, autrement dit au moins tous les bénéfices qu'Air France pouvait escompter cette année.
Mais elle au aussi coûté cher sur le plan du dialogue social. Ce dernier semble complètement rompu entre la direction et les syndicats de pilotes, qui ont mis fin à leur grève sans toutefois être parvenus à un accord. Pire encore, la grève a suscité des tensions entre les différentes catégories de personnels d'Air France, qui n'ont pas toujours bien ressenties les revendications des pilotes. Elle a aussi pénalisé la filière du tourisme français. Et, surtout, elle a sans doute créé un désamour profond entre Air France et les Français.

L'épineuse question de la stratégie

La direction avait préparé un plan ambitieux destiné à relancer la compagnie en se positionnant sur le segment du low-cost. Dans ce contexte, le développement de Transavia France et la création de Transavia Europe étaient les deux jambes de ce corps de mesures. L'abandon de Transavia Europe laisse Air France dans l'inconfortable position d'essayer de se redresser sur une seule jambe.
L'échec des négociations remet donc en cause tout simplement la stratégie même de l'entreprise. Si Air France pourra reprendre son envol, personne ne sait plus exactement quel sera son cap.