Air France, entre perte comptable et bénéfice réel

Air France, entre perte comptable et bénéfice réel

Même si elle affiche une perte nette comptable de 274 millions d'euros due à un changement de régime des fonds de pension aux Pays-Bas, la compagnie aérienne Air France-KLM a vu son bénéfice d'exploitation bondir de 42 %.

Publié le 16-02-2018 par Bertrand Dampierre

Une perte qui masque un bénéfice

 

Le groupe franco-néerlandais de transports aériens a publié ce matin ses résultats économiques et financiers pour l'exercice 2017 et dépêché son président-directeur général sur les ondes pour y porter la bonne parole de la croissance retrouvée et faire passer quelques messages aux salariés qui veulent se mettre en grève afin d'obtenir des augmentations supérieures à celles que propose la direction du groupe. L'exercice est périlleux, car Jean-Marc Janaillac se doit de faire preuve de pédagogie, mais souhaite aussi rester ferme vis-à-vis des revendications des personnels. 

Le bilan de l'année, tel qu'il s'affiche, fait ressortir une perte nette de 274 millions d'euros, mais celle-ci et imputable « à la décomptabilisation de deux fonds de retraite », indique le patron d'Air France-KLM, consécutive à un changement de régime des fonds de pension au Pays-Bas. Sans cette opération purement comptable, le bénéfice net de l'entreprise atteindrait « 1,155 milliard d'euros, en hausse de 363 millions d'euros », a précisé Jean-Marc Janaillac.

C'est le bénéfice d'exploitation qui affiche la plus forte progression, avec 42 % de plus qu'en 2016, une progression qui montre que, même si Air France-KLM réalise une des marges les plus faibles des compagnies aériennes majeures, elle est tout à fait en mesure de faire des bénéfices.

 

Points de tensions

 

Et c'est justement sur ce point que les tensions avec les syndicats et les personnels risquent de se cristalliser. Jean-Marc Janaillac envisage 2018 selon une logique qui, certes, repose sur la redistribution, avec une augmentation des salaires, le non-versement de dividendes aux actionnaires au profit de la participation salariale, des primes pour tenir compte des situations particulières des catégories de salariés, voire de leur situation individuelle, etc. Mais ces mesures doivent s'articuler avec une feuille de route pour 2018 qui met à nouveau l'accent sur la rentabilité et la réduction des coûts. « En ce début d'année 2018, dans un contexte de hausse des prix du pétrole et de concurrence toujours plus intense, nous poursuivrons l'offensive, travaillerons sur notre compétitivité et la réduction de nos coûts unitaires et capitaliserons sur les réalisations de 2017 pour maintenir une dynamique de croissance rentable », a ainsi déclaré Jean-Marc Janaillac. Un discours qui ne plaira sans aucun doute que fort peu aux syndicats des personnels de la compagnie aérienne.

Pourtant, tous pourraient s'accorder sur un constat factuel, qui ferait leur fierté commune : Air France-KLM a retrouvé ses clients et sa position de leader européen en termes de trafic passager. Le trafic des liaisons longs-courriers et moyens-courriers a progressé respectivement de 6,1 et 7,4 %, la reprise est enfin là pour l'Asie et l'Amérique latine, Joon connaît ses premiers succès et Transavia poursuit sur sa lancée performante.

Les dernières actualités