Air France, chemises, et tribunal

Air France, chemise, et tribunal

Quinze salariés d'Air France comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Bobigny dans le cadre de l'affaire des « chemises arrachées ».

Publié le 27-09-2016 par Bertrand Dampierre

Un procès hors normes

 

Les images avaient fait le tour du monde, et choqué bien au-delà des frontières, tout en suscitant dans l'hexagone une vive polémique et des réactions antagonistes. Deux cadres d'Air France s'enfuyaient devant une foule hostile de salariés du groupe en escaladant les grilles. L'un était torse nu, et l'autre avait la chemise en lambeaux. Bien qu'Air France ait déjà, de son côté, pris des sanctions disciplinaires contre certains salariés, l'affaire poursuit aujourd'hui son cours devant le tribunal correctionnel de Bobigny.

En tout, ce sont 15 salariés qui comparaissent pour des chefs d'accusation différents, mais cinq ont aussi un point commun : celui d'être suspectés d'avoir commis des « violences en réunion ayant entraîné une incapacité de travail n'excédant pas huit jours ». Un seul des prévenus est suspecté d'avoir bousculé Pierre Plissonnier, le patron de l'activtié « long-courriers » de la compagnie aérienne nationale, et un autre d'avoir bousculé Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines.

 

Un climat toujours tendu

 

Le procès ne s'ouvre pas dans un climat de sérénité, loin s'en faut. En effet, pour Miguel Fortea, le délégué CGT d'Air France, il s'agit purement et simplement d'un « procès politique », qui cible des salariés choisis essentiellement en raison de leur appartenance à la CGT. Bien entendu, Air France se défend de ces accusations, et indique ne connaître l'appartenance syndicale que des salariés qui ont un mandat électif, ce qui ne concerne donc que deux des prévenus sur les quinze. Par ailleurs, la compagnie aérienne franco-néerlandaise attend de ce procès « que la justice dise que de telles violences sont inadmissibles, même lors de tensions sociales ».

Il faut dire que les tensions étaient vives chez Air France, puisque la compagnie connaissait alors la plus longue grève de son histoire. Une chose est certaine, alors que le feu couve toujours sous la cendre des relations entre salariés et direction, ce procès pourrait bien raviver encore quelques braises.

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