Air France-KLM : « L'État néerlandais doit se retirer du capital d'Air France-KLM » (Spinetta)

Jean-Cyril Spinetta, Air France-KLM, SNCF rapport,

GRAND ENTRETIEN. Six ans après avoir lâché les rênes d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, à l'initiative de la fusion en 2004, détaille les raisons des fortes turbulences que traverse le groupe aujourd'hui.

Publié le 13-04-2019 par Propos recueillis par Fabrice Gliszczynski

À la veille de son quinzième anniversaire, le 3 mai prochain, Air France-KLM connaît une grave crise de gouvernance. Le groupe est déchiré par les querelles intestines entre d'un côté Air France-KLM et Air France et de l'autre KLM. En mars, l'entrée surprise de l'État néerlandais dans le capital du groupe au niveau de la participation de l'État français (14 %), avec la volonté affichée de peser sur la politique du groupe pour protéger les intérêts néerlandais, a mis en lumière la cassure entre les deux camps qui ne cessait de se dessiner depuis des années.

Si le nouveau directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, a pour l'instant apaisé la situation sociale à Air France après avoir sorti son carnet de chèques, son arrivée a suscité inquiétude et colère côté néerlandais.

Les rumeurs sur la spécialisation de KLM sur le trafic loisirs pour laisser la clientèle dite « premium » à Air France, l'accord signé entre la direction d'Air France et les pilotes prévoyant un plan de développement plus important à Air France qu'à KLM, la volonté de Ben Smith de revenir à davantage d'intégrations dans le groupe pour gagner en efficacité, ont été perçus par La Haye et l'opinion publique néerlandaise comme autant de signes négatifs pour les intérêts néerlandais. Les doutes sur la reconduction de Pieter Elbers à la tête d'une entreprise aussi emblématique des Pays-Bas que KLM ont été la goutte d'eau.

  • Écart de performance

Si, en leur temps, les pères fondateurs avaient su maintenir - au moins

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