Affaire Karachi: 25 ans après les faits, s'ouvre le procès du financement de la campagne de Balladur (sans Balladur)

Léotard, Balladur, Chirac,

C'est un procès qui se tient près de 25 ans après les faits, du 7 au 31 octobre au tribunal correctionnel de Paris. Comparaîtront MM. Takieddine, Bazire, Gaubert, Donnedieu de Vabres, El Assir et Castellan. Deux des principaux intéressés seront absents. En effet, l'ancien Premier ministre Édouard Balladur et son ex-ministre François Léotard sont renvoyés devant la Cour de justice de la République (CJR) seule habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions. En l'occurrence ici, il est question de financement présumé occulte pendant la campagne présidentielle de 1995 laquelle opposa Balladur et Chirac dans une lutte fratricide.

Publié le 07-10-2019 par Sofia Bouderbala, AFP

Un premier procès s'ouvre lundi dans la tentaculaire affaire Karachi: six hommes sont jugés au tribunal correctionnel de Paris pour des soupçons de commissions occultes en marge de la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur en 1995.

Trois politiques, un industriel et deux intermédiaires devront répondre, jusqu'au 31 octobre, d'abus de biens sociaux ou de complicité et recel de ce délit, notamment au détriment de la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI).

Pots-de-vin et rétrocommissions sur des ventes d'armes

Au cœur du dossier: des soupçons de rétrocommissions sur des sommes réglées à des intermédiaires, le "réseau K", en marge de la vente de frégates à l'Arabie saoudite (contrat Sawari II) et de sous-marins au Pakistan (Agosta).

Si le versement de pots-de-vins à des agents étrangers étaient alors la règle à l'international - jusqu'à leur interdiction en 2000 -, les rétrocommissions étaient, elles, proscrites.

Pour l'accusation, ce sont ces rétrocommissions qui auraient alimenté les comptes de campagne d'Edouard Balladur dans un contexte très particulier: celui de la lutte fratricide qui opposait alors au sein de la droite française le Premier ministre sortant, sans appareil, au maire de Paris Jacques Chirac, qui avait lui le soutien du RPR.

L'attentat de Karachi, le déclencheur de l'enquête

L'affaire prend sa source dans l'enquête sur l'attentat de Karachi. Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus transportant

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