Acier: la dangereuse dépendance croissante de l'Europe

Acier

CHRONIQUE. Depuis quelques années, l'Europe est devenue importatrice nette d'acier sous l'effet des réductions de capacités de production. Une dépendance qui ne va pas sans poser de nombreux problèmes pour l'industrie européenne. Il est urgent que Bruxelles revoit sa politique en la matière. Par Didier Julienne, spécialiste des marchés des matières premières (*).

Publié le 21-05-2021 par Didier Julienne

En 2008, la production européenne d'acier était de 180  millions de tonnes, en 2020, elle n'était plus que d'environ 130  millions de tonnes, et la crise du Covid-19 n'explique pas cet affaissement de 30 %.

En effet, depuis le pic de la demande d'acier datant des années 1970, l'Europe a perdu après chaque crise des capacités de production sidérurgique, qu'elle n'arrive pas à reconstituer par la suite. Ainsi, dans les dix années qui suivirent la grande crise financière de 2008, la sidérurgie européenne a fermé des usines à hauteur de 22 millions de tonnes et 80. 000 emplois directs furent détruits.

Un doublement du prix du minerai de fer

La reprise économique post Covid-19 a permis un doublement du prix du minerai de fer entre mai 2020 et mai 2021, notamment à cause des tensions commerciales australo-chinois et de l'impact du phénomène climatique la Niña sur la production brésilienne, mais elle provoque aussi la multiplication par deux des prix de l'acier, parce que les capacités de production ne sont plus assez nombreuses face à une demande qui a explosé.

En un mot, tout comme la Covid-19 a dépassé les capacités de l'économie de la santé européenne à cause d'une mauvaise gestion de nos Solidarités Stratégiques de souveraineté par les États, à force d'avoir réduit le nombre de ses aciéries, par la faute notamment d'une absence de protection face à la concurrence asiatique, l'Europe est en sous-capacité sidérurgique structurelle, et elle n'est plus autosuffisante en acier. Même

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