AccorHotels et Courtepaille, les mauvais élèves

La ministre du Travail Myriam El Khomri a tenu sa promesse. Comme elle l'avait annoncé après les tests anonymes réalisés pour mettre en évidence la discrimination à l'embauche, elle a rendu publics les noms des entreprises qui n'ont pas mis en place des mesures satisfaisantes pour combattre cette injustice. Deux noms ont été cités lors d'une conférence organisée par l'Association française des managers de la diversité et Les entreprises pour la cité : AccorHotels et Courtepaille. Sur les quarante entreprises étudiées l'an dernier par le ministère du Travail et le cabinet Vigeo Eiris, douze mauvais élèves ont été identifiés. Le ministère a travaillé étroitement avec chacun d'entre eux pour établir un plan d'action. Malgré ce coup de pouce, AccorHotels et Courtepaille n'ont pas passé le test.

Les Maghrébins, les plus lésés

Pour parvenir à une telle conclusion, une vaste campagne a été menée, consistant à envoyer deux CV identiques pour répondre à 1 500 offres d'emploi. Identiques à une exception près : les nom et prénom du candidat. Au final, les postulants maghrébins ont été pénalisés et douze entreprises sont ressorties du lot. L'évaluation des plans d'action mis en place par la suite a indiqué que dix des douze mauvais élèves maîtrisaient les risques de discrimination à l'embauche, reléguant AccorHotels et Courtepaille au statut de porteurs de bonnet d'âne en la matière. Une politique de diversité existe chez le groupe dirigé par Sébastien Bazin, mais elle est jugée « insuffisamment animée ». Chez Courtepaille, l'échec est dû à une mauvaise formalisation de cette politique.