La R&D, problème structurel

Il semblerait que chez les grands laboratoires pharmaceutiques, la R&D soit en passe de devenir un problème structurel. Après Sanofi, qui a réduit considérablement la voilure de sa R&D sur en procédant à un plan de sauvegarde de l'emploi et à une reconfiguration de son site toulousain, c'est au tour du laboratoire Pierre Fabre de restructurer la sienne. Le groupe, qui compte actuellement dix centres de recherche, va se contenter à l'avenir de six centres, concentrés autour de Castres et Toulouse, à l'exception de son site de Haute-Savoie.

Un diagnostic clair et précis

Bernard Parmentier a dressé un tableau explicatif de cette décision sans faux-semblants, et désigné précisément le problème rencontré par Pierre Fabre : « Nous faisons moins bien que les autres laboratoires de taille moyenne, observe Bertrand Parmentier, directeur général de Pierre Fabre SA. Alors qu'ils emploient deux à quatre chercheurs par million d'euros investis, nous sommes au-delà de cinq. Là où ils ont un ou deux sites de R & D, nous en avons une dizaine. Et leurs coûts fixes représentent 53% dutotal, alors que nous atteignons 70%. Enfin, nous sommes dispersés sur de trop nombreux domaines thérapeutiques. »

Recentrer la R&D

Pour lutter contre cette dispersion, le groupe va recentrer sa recherche sur quelques domaines précis et porteurs : le traitement des cancers, la neuropsychiatrie, et la dermatologie. Au sein de chaque domaine, des affections particulières seront visées, afin de réduire l'ampleur et le nombre des essais cliniques, qui sont la principale source de coûts de l'activité de R&D.

C'est à ce prix que le nouveau plan stratégique de Pierre Fabre, baptisé Ambition 2018, pourra être un succès. Mais 551 collaborateurs vont faire les frais de ce premier plan social de l'histoire du groupe.