Royaume-Uni : Liz Truss « a réussi à aggraver la crise économique »
Liz Truss est entrée au 10 Downing Street il y a un mois. Très attendue sur la crise économique, la Première ministre a dégainé une baisse massive d'impôts et un plafonnement des factures énergétiques. Mais l'absence de chiffrage budgétaire a ruiné la crédibilité de son gouvernement sur les marchés financiers, jusqu'à amplifier la crise économique.
Publié le 05-10-2022 par Paul Marion
On prédisait à Liz Truss un automne chaotique. Les présages étaient en dessous de la réalité. A l'image de la mort soudaine d'Elisabeth II deux jours après leur rencontre, rien ne s'est passé comme prévu pendant son premier mois aux affaires. Et quand la Première ministre a voulu reprendre en main la situation économique, celle-ci s'est... aggravée.
L'acmé de ce début de mandat calamiteux a été atteinte le 23 septembre. Au Parlement, le ministre des Finances fraîchement nommé Kwasi Kwarteng a dévoilé un « mini budget » dont il est l'architecte. Ce paquet de mesures économiques s'est fixé deux objectifs : la protection du pouvoir d'achat des ménages et une relance de la croissance.
Liz Truss a ainsi choisi de plafonner les factures d'énergie pendant deux ans à 2.500 livres pour les ménages. Les entreprises verront, elles, leur coût énergétique pris en charge pour moitié pendant six mois. Ces décisions dispendieuses ont été perçues comme un premier revirement chez celle qui n'avait presque pas évoqué de plan anti-inflation pendant sa campagne électorale. Elles paraissaient néanmoins inévitables quand près de 45 millions de Britanniques sont menacés de « pauvreté énergétique » cet hiver, selon l'Université de York.
« Mini-budget » non chiffré, cadeaux fiscaux... et tollé général
Ces milliards qui sortent des caisses publiques ne sont pas compensés par des économies ou des rentrées fiscales équivalentes. La facture totale n'est pas établie. Le « mini-budget » prévoit en plus un s
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