Quand la guerre en Ukraine pourrait accélérer la transition énergétique après l’avoir fait reculer

Centrales à charbon et éoliennes

DOSSIER MONDIALISATION- L'invasion russe de l'Ukraine pousse les gouvernements européens à se tourner, de toute urgence, vers le charbon et le gaz naturel liquéfié, deux combustibles fossiles émetteurs de CO2, pour sécuriser l'approvisionnement énergétique de l'hiver prochain. Mais cette crise internationale entraîne aussi un alignement des enjeux de souveraineté énergétique et de transition verte, favorisant les économies d'énergie et le déploiement à vitesse grand V des énergies renouvelables et locales. Sur le moyen et long terme, cette crise pourrait donc être une aubaine pour le climat. Plusieurs bémols pourraient toutefois enrayer cette dynamique vers un monde bas carbone. Analyse.

Publié le 23-07-2022 par Juliette Raynal

Et si la prochaine victime de la guerre en Ukraine était la lutte contre le changement climatique ? C'est en tout cas ce que l'on peut craindre, sur le court terme, au regard des mesures d'urgence prises par les dirigeants européens pour sécuriser leur approvisionnement énergétique l'hiver prochain, alors que les livraisons de gaz russe diminuent progressivement et qu'elles pourraient être bientôt complètement coupées sur fond de tensions entre les pays occidentaux et le régime de Vladimir Poutine. Livraisons qui représentaient, avant le début du conflit, 40% des importations totales de gaz des Vingt-Sept.

Sur le Vieux Continent, les centrales à charbon s'apprêtent ainsi à jouer les prolongations. Elles constituent, en effet, le substitut le plus simple aux centrales à gaz naturel pour produire de l'électricité de manière pilotable. Dans le détail, l'Allemagne a décidé de garder en activité près de 14 gigawatts de centrales à charbon qui devaient fermer dès cette année. Les Pays-Bas ont, eux, donné leur aval pour un fonctionnement à plein régime des centrales utilisant cette roche noire, alors qu'elles étaient jusqu'à présent limitées à 35% de leurs capacités. La France et l'Autriche prévoient respectivement de rouvrir sur leur territoire une centrale à charbon, récemment mise en sommeil, tandis que l'Italie se prépare à autoriser une demi-douzaine de centrales à augmenter leur production. La Grèce aussi prévoit d'augmenter sa production électrique à partir du charbon.

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