Loi de programmation militaire : la grande escroquerie (1/2)
Le groupe Vauban livre une analyse très critique sur le projet de loi de programmation militaire en cours d'examen à l'Assemblée nationale. Un projet qui propose une enveloppe budgétaire de 400 milliards d'euros en faveur des armées. Dans un premier volet, le groupe Vauban décortique la dramatisation précédant la présentation du projet de la LPM, sa mise en scène politique et ses erreurs doctrinales.
Publié le 22-05-2023 par Le groupe Vauban*
L'académicien Alfred Capus disait que « l'escroquerie était une bonne affaire qui a rencontré une mauvaise foi » : après beaucoup d'entretiens et de lectures de documents, d'auditions et de rapports, notre groupe n'hésite pas dire que la loi de programmation militaire (LPM) est « une mauvaise affaire qui a trahi une bonne foi ».
La théâtralisation d'une dramatisation inutile
Dans un mouvement de précipitation brownien, le pouvoir a décidé dès sa formation de mettre sur le métier une nouvelle loi de programmation militaire et de la faire précéder d'une revue nationale stratégique. L'urgence qui a motivé cet empressement, s'appelle l'Ukraine. La méthode qui justifie ce réarmement précipité, s'appelle dramatisation. Ce sont deux erreurs fondamentales.
Sur le fond, rien ne justifiait l'urgence politique : tout incitait au contraire à la patience stratégique afin d'étudier ce conflit, le premier de ce type depuis 1945 sur le sol européen. Tirer des leçons d'un conflit sans fin apparente est une illusion : le directeur de l'IFRI l'a dit clairement devant les sénateurs le 8 mars dernier : « Au fond, tout se passe comme si cette guerre d'Ukraine devait se finir rapidement, ce qui ne sera pas le cas ». Son collègue de la FRS, Bruno Tertrais, le même jour et devant le même public, le dira autrement : « J'en viens aux conséquences de la guerre en Ukraine. Évoquer ces conséquences impliquerait que nous sommes déjà dans l'après. Or, nous ne savons pas quand sera cet après, ni même s'il y
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