France : l'objectif de neutralité carbone menacé par la dégradation de l'économie mondiale
Les paris mis en avant pour faire pivoter le système énergétique français vers la neutralité carbone en 2050 pourraient ne pas résister à un contexte économique mondial tumultueux et à un approvisionnement en matériaux plus difficile à assurer. De quoi remettre en question les scénarios prospectifs de RTE sur lesquels s'appuie le gouvernement, et pousser le gestionnaire du réseau de transport d'électricité à préparer des analyses complémentaires.
Publié le 16-07-2022 par Marine Godelier
Alors même que l'Hexagone accuse déjà du retard sur ses objectifs de décarbonation, l'avenir sera peut-être encore plus difficile à piloter. Et pour cause, entre la flambée des prix de l'énergie, les tensions majeures sur l'approvisionnement et les craintes d'une récession mondiale, la situation internationale actuelle noircit toutes les prévisions. Et esquisse un possible futur bien plus volatil et moins généreux sur le plan des ressources que le monde imaginé jusqu'ici.
Y compris dans les scénarios prospectifs sur lesquels s'appuie le gouvernement français pour justifier ses choix en matière de transition énergétique. En octobre 2021, bien avant la guerre en Ukraine, le gestionnaire du réseau national de transport d'électricité RTE avait en effet publié une vaste étude intitulée « Futurs Energétiques 2050 », qui dégageait six voies possibles pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Celle-ci fait désormais référence au sein de l'exécutif. Seulement voilà : la nouvelle configuration géopolitique pourrait bien remettre en cause ses conclusions, et par-là même les décisions politiques qui s'appuient sur celles-ci.
Les scénarios de référence retiennent des critères favorables
De fait, l'étude, qui affirme que le coût complet du système électrique devrait passer de 45 milliards d'euros par an à 60 à 80 milliards d'ici à la moitié du siècle, retient des paramètres aujourd'hui incertains. En effet, son cadrage se fonde sur un « contexte mondial relativement favorable », a
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