Factures d'électricité : pourquoi les PME s'estiment lésées
Alors que leurs factures d'énergie ont explosé, les petites et moyennes entreprises (PME) demandent à recevoir le même soutien que les toutes petites entreprises, lesquelles bénéficieront dès ce mois-ci d'un tarif encadré par l'Etat. Et pour cause, certaines d'entre elles craignent que la distorsion de concurrence ne finisse par les achever, malgré une baisse conséquente des prix sur les marchés.
Publié le 10-01-2023 par Marine Godelier
Devant le contrat d'électricité qu'elle a souscrit fin 2022, Christelle Comparin soupire. Abandonnée fin novembre par son ancien fournisseur à cause de la flambée des prix de l'énergie, la gérante a dû se résoudre à s'engager dans une offre « folle » en décembre, afin d'alimenter sa petite entreprise de charpentes et constructions bois dans le Lot-et-Garonne. Cette année, elle devra ainsi payer 11.300 euros hors taxe pour recevoir le courant nécessaire au fonctionnement de sa société, contre 3.700 euros en 2022.
Seulement voilà : avec ses 13 employés (dont deux apprentis), l'aide apportée aux toutes petites entreprises (TPE) de moins de dix salariés, annoncée vendredi soir par le gouvernement, lui échappe de peu. « Je suis franchement dégoûtée. Ce n'est pas logique : on n'est pas au CAC40, mes clients sont les mêmes que ceux d'une TPE du même secteur ! », déplore-t-elle, inquiète.
Chute des cours de l'énergie sur les marchés
Et ce n'est pas la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) qui la contredira. « Le risque de distorsion de concurrence est réel », glisse à La Tribune son président, François Asselin. De fait, tandis que les TPE pourront jouir d'un tarif garanti de l'électricité fixé à 280 par mégawattheure (MWh) sur l'année, les PME, elles, devront composer avec des mensualités difficilement gérables, allant parfois jusqu'à 500 euros le MWh. Une situation d'autant plus injuste,
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