Chronique de François Clemenceau : la peur des voisins d’Israël

Chronique François Clemenceau

CHRONIQUE LE MONDE À L'ENDROIT - Avec la reprise des hostilités entre Israël et le Hamas, les risques de débordement du conflit reviennent avec force. L’Egypte, la Jordanie et le Liban y ont tout à perdre.

Publié le 03-12-2023 par François Clemenceau

Le Maréchal-Président Sissi qui a fait du combat contre les Frères musulmans son cheval de bataille depuis qu'il a pris la tête du renseignement militaire de son pays en 2010, l'a dit et répété en privé : si sa frontière venait à exploser sous le poids des réfugiés palestiniens, il ferait de ces derniers des boat people à destination de l'Europe. Les services de renseignement occidentaux craignent même que ce scénario de la fuite en Égypte, s'il devenait réalité, oblige Le Caire à rompre le traité de paix qu'avaient signé Anouar El-Sadate et Menahem Begin en 1979. À l'époque, le Sinaï avait été rendu aux Égyptiens. Mais le président Sissi clame aujourd'hui que ce grand delta de sable et de pierre n'a pas vocation à devenir une annexe de la bande de Gaza. Les ex-occupants de Gaza, Égyptiens et Israéliens, ne se font plus vraiment confiance. Ils se parlent mais ne s'entendent pas. Et lorsqu'on évoque un éventuel rôle de l'Égypte dans la reprise en main de la sécurité et de la stabilité du territoire palestinien, les hiérarques du Caire balaient cette option d'un revers de manche galonnée. Si Israël veut en finir avec le Hamas, que Netanyahou en assume seul les responsabilités.

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À Amman, la crainte du roi Abdallah, qui se lit presque sur son visage aux traits tirés, est de voir la Cisjordanie voisine basculer à son tour dans la guerre. Plus de 200 Palestiniens y ont péri depuis le 7 octobre au cours de combats intenses avec l'armée israélienne

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