Olivier Falorni : « La lettre d’Élisabeth Badinter me donne de la force pour le projet loi sur la fin de vie »

Falorni

ENTRETIEN - Fort de la lettre que lui a adressé Elisabeth Badinter, le député MoDem s'apprête à lancer lundi les travaux de la commission spéciale sur le projet de loi sur la fin de vie dont il est le rapporteur général.

Publié le 21-04-2024 par Propos recueillis par Anna Cabana

LA TRIBUNE DIMANCHE - Le projet de loi va-t-il assez loin aux yeux de quelqu'un comme vous qui est engagé sur ces questions depuis si longtemps ?

OLIVIER FALORNI - Ce texte a un peu tardé à arriver mais il est robuste et équilibré, et solidement arrimé à ses deux piliers. Le premier, ce sont les soins palliatifs, qui constituent la réponse principale, primordiale pour la très grande majorité des malades en fin de vie. Et le second pilier, c'est l'aide à mourir. Je suis de ceux qui considèrent que les deux sont nécessaires, qu'ils ne s'opposent pas et même qu'ils sont complémentaires. Pour moi, les soins palliatifs sont une réponse et l'aide à mourir est un recours. C'est au Parlement désormais d'enrichir ce champ des possibles pour prendre « la clé des champs », comme l'écrivait Montaigne. Cette clé des champs qui permet de mourir comme on a voulu vivre. Librement et sereinement. S'engager sur la fin de vie, c'est d'abord s'engager pour la vie, c'est s'engager pour la qualité de la vie jusqu'à sa fin. Mais c'est aussi regarder la mort, lucidement. C'est ne pas accepter que des êtres humains condamnés par la maladie soient aussi condamnés à l'agonie. Et c'est aussi pour moi convoquer les valeurs de la république. C'est vouloir la liberté, celle de disposer de sa mort à l'image de celle de disposer de son corps, que nous venons de constitutionnaliser. C'est vouloir l'égalité, celle qui permet de ne pas devoir s'en remettre à la clandestinité ou

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