Nuages noirs sur Areva

Nuages noirs sur Areva

Avec le renoncement de la Finlande à un quatrième réacteur, une difficulté supplémentaire vient compliquer le redressement du groupe nucléaire.

Publié le 14-05-2015 par Guilhem Baier

Des difficultés colossales

 

Depuis quelques années, les observateurs les plus avertis du secteur du nucléaire sont de plus en plus sceptiques sur les capacités d'Areva à accomplir tout simplement son métier. La création du groupe par la fusion des activités de la Cogema et de Framatome ont donné, sur le papier, un modèle intéressant qui consistait à fournir à la fois le réacteur et le combustible aux énergéticiens engagés dans la production d'électricité à partir de la fission de l'atome. Mais, depuis, on s'aperçoit qu'Areva pêche sur ces deux activités.

Du côté de la fourniture de combustible, les problèmes d'approvisionnements sont nombreux, les mauvais choix de sites extractifs l'ont aussi été, et, même les sites les plus prolixes ne sont pas exempts de problèmes, ne serait-ce que politiques comme c'est le cas au Niger.

 

Réactions en chaîne

 

Du côté de la fabrication de réacteurs, on est plus proche de la catastrophe industrielle que de la prouesse technologique. En effet, les retards s'accumulent sur les chantiers de construction de réacteurs nucléaires EPR, tant sur le site pionnier d'Olkiluoto en Finlande, que sur la troisième tranche de Flamanville. En outre, des défauts majeurs ont été constatés dans la fabrication de la cuve destinée à Flamanville. Ces déboires en entraînent de nouveaux : en effet, la Finlande vient de renoncer à la construction d'un quatrième réacteur, ce qui prive Areva d'un débouché commercial qui aurait fait du bien à un groupe qui affiche près de 5 milliards d'euros de pertes pour l'année 2014.

 

 

Le début de la fin ?

 

Des solutions pour permettre à Areva de sortir de la crise existent, mais elles passent malheureusement par une remise en question de l'équilibre, du périmètre et du statut actuels du géant mondial du nucléaire. On pourrait en effet assister à une recapitalisation d'Areva par l'Etat, ainsi qu'à son démantèlement, les activités de production de réacteurs passant dans le giron d'EDF, et Areva se contentant de la gestion du combustible, de son enrichissement à son retraitement.

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