Licenciements annulés chez Continental

Licenciements annulés chez Continental

La Cour dAppel d'Amiens a confirmé hier la décision que le Tribunal des Prud'hommes avait prononcé il y a un an. Faute de réelle justification économique, 683 licenciements de l'usine Continental de Clairoix sont annulés.

Publié le 01-10-2014 par Bertrand Dampierre

Une histoire longue et dramatique

 

En 2009, au terme d'un conflit long et violent, Continental AG, la maison mère allemande, décidait de fermer le site de Clairoix, dans l'Oise. En 2010, la fermeture intervenait, laissant sur le carreau près de 1100 salariés. En août 2013, le Conseil des Prud'hommes de Compiègne avait clairement statué sur le dossier : pour lui, les licenciements étaient illégitimes. Ayant fait appel du jugement, Continental vient donc d'être déboutée par la Chambre Sociale de la Cour d'Appel d'Amiens.

 

Jugement confirmé

 

Celle ci confirme en tous points le jugement précédent : compte tenu de la situation financière du groupe à l'époque, les licenciements économiques étaient injustifiés. Ensuite, l'obligation de reclassement qui figurait dans le PSE n'a pas été respectée : selon l'une des avocates des salariés, 480 salariés sur les 1100 concernés par la fermeture seraient encore inscrits à Pôle Emploi, chiffre que la direction conteste. Enfin, dans la mesure où c'est directement Continental AG qui a pris la décision de fermeture, la Cour considère que la maison mère était co-employeur des salariés. Cette dernière se trouve donc condamnée avec sa filiale française à verser des dommages et intérêts aux salariés lésés.

 

Injustices

 

La contestation de la réalité des justifications économiques des licenciements soulage bien entendu les salariés et leurs anciens représentants. Mais elle n'efface en rien les traces des conséquences dramatiques que les licenciements ont entraîné : de lourdes dettes pèsent sur la majorité d'entre eux, 256 ont divorcé, et deux se sont donné la mort.

Du côté de la direction, la décision de la Cour est vécue comme une injustice. Elle met notamment en avant que le PSE a occasionné pour elle un investissement de 220 millions d'euros, et ne reconnaît nullement ne pas avoir respecté ses engagements. A l'heure actuelle, on ne sait pas encore si elle exploitera le dernier recours qu'il lui reste : le pourvoi en Cassation.

Les dernières actualités