Inquiétude des syndicats

Vendredi dernier s'était tenue, à la demande des syndicats, une réunion extraordinaire du conseil de surveillance de la compagnie maritime. Ces derniers étaient très inquiets suite à l'échec de la médiation intervenue mardi dernier. La médiation de mardi dernier n'a, en effet, guère permis d'avancées, et s'est close sur un moratoire courant jusqu'au 18 novembre, date d'une nouvelle séance de médiation. Les syndicats souhaitaient que les différents protagonistes clarifient leurs positions, notamment sur le volet social, au cas où une mise en redressement judiciaire intervenait. En outre, les syndicats craignent aussi une liquidation pure et simple, qui, selon eux, empêcherait toute reprise d'une activité viable. Cette réunion n'aura pas contribué à rassurer les syndicats, bien au contraire.

Le coup de Jarnac de Transdev

Transdev, actionnaire majoritaire de la SNCM a décidé de ne pas se considérer comme lié par le prolongement du moratoire, et de réclamer les créances dues par la compagnie : cela représente 103 millions d'euros pour Transdev, et 14 millions d'euros pour Veolia, actionnaire de Transdev. Ces créances, qui s'ajoutent à celles issues des condamnations européennes pour perception d'aides illégales, ne pourront bien entendu être honorées par la compagnie maritime. Après en avoir informé le comité d'entreprise, Olivier Diehl, le président du directoire de la SNCM, n'aura donc plus d'autre choix que de se rendre au Tribunal de Commerce de Marseille pour y déclarer l'entreprise en cessation de paiement, premier pas vers un redressement ou une liquidation.
Selon la CFE-CGC, Transdev met « délibérément leur filiale dans une position de cessation de paiement organisée alors que cette dernière dispose actuellement de 35 millions d'euros disponibles en banque et possède un actif naval évalué à dire d'expert avant saison à 220 millions d'euros ».