Une fusion longuement négociée

Au terme de longues discussions, la compagnie des Emirats Arabes Unis Etihad et la compagnie italienne Alitalia avaient décidé d'une fusion le 8 août 2014. Il s'agissait du plus important investissement d'une compagnie non-européenne dans les transports aériens du vieux continent. Etihad devenait ainsi le premier actionnaire de la compagnie italienne, avec le projet de faire l'Alitalia une compagnie neuve, attrayante, « la plus sexy des compagnies de transports aériens », selon l'expression de James Hogan, le patron d'Etihad.

Mais cette fusion devait être soumise à l'autorisation de la Commission Européenne.

Une problème de concurrence

En effet, le rapprochement des deux transporteurs aériens pouvait poser une problème majeur de concurrence, en particulier sur la ligne Rome-Belgrade. Seules deux compagnies assuraient cette desserte depuis l'aéroport romain de Fiumicino : Alitalia, et Air Serbie. Or, Air Serbie appartient à Etihad, ce qui, de fait, mettait le nouvel ensemble issu de la fusion en situation de monopole absolu sur cette liaison. La conséquence redoutée de cette situation était simple : un risque d'augmentation des prix et une dégradation des conditions de vol et de service pour des voyageurs captifs d'une seule et unique compagnie.

Une acceptation sous conditions

La Commission vient donc de donner son aval à la fusion, rassurée par les engagements pris par Alitalia et Etihad. Les deux compagnies doivent libérer des créneaux d'atterrissage pour un nouvel exploitant sur la liaison Rome-Belgrade, faute de quoi la fusion serait annulée. Les deux compagnies devraient sans difficulté respecter ces engagements. Il en va en effet de la survie de la compagnie italienne. Lourdement endettée, Alitalia voit dans la fusion son dernier espoir d'éviter la faillite.