« J’attends du président Macron qu’il vienne ici » (Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie)

« J’attends du président Macron qu’il vienne ici » (Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie)

ENTRETIEN - En rupture avec un gouvernement en pleine dérive autoritaire, la cheffe de l’État appelle à faire des législatives d’octobre un référendum sur l’Europe.

Publié le 19-05-2024 par Propos recueillis par Estelle Levresse Envoyée Spéciale À Tbilissi

Depuis plus de quarante jours, des milliers de Géorgiens manifestent dans la capitale, et d'autres villes de l'ancienne République soviétique, contre la loi sur l'influence étrangère adoptée le 14 mai. Jugée incompatible avec les valeurs européennes, elle risque de compromettre le processus d'intégration à l'UE de ce petit pays du Caucase de 3,7 millions d'habitants. La présidente, à la fonction essentiellement honorifique, dénonce la loi et la dérive autoritaire de Rêve géorgien, le parti majoritaire dirigé par l'oligarque Bidzina Ivanichvili.

LA TRIBUNE DIMANCHE - Pourquoi vous opposez-vous à la loi votée sur l'influence étrangère ?

SALOMÉ ZOURABICHVILI - Cette loi est devenue le symbole d'une dérive antieuropéenne du parti au pouvoir. Elle vise la société civile, les médias et les organisations non gouvernementales recevant des financements étrangers, qui seront obligés de se déclarer comme des agents d'influence servant des intérêts étrangers. C'est une copie de la loi russe [votée en 2012], dont on a vu les effets délétères en Russie. Sans oublier le caractère non démocratique et autoritaire de l'examen de la loi au Parlement, où tous les députés d'opposition étaient écartés les uns après les autres sans qu'il y ait le moindre débat. C'est symptomatique, l'adoption en troisième lecture a duré une minute et sept secondes.

Dans son discours du 29 avril, M. Ivanichvili [président d'honneur du parti au pouvoir Rêve géorgien] a fait quasiment une déclaration de guerre à nos p

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